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«En tant que jurassien, je veux contribuer au dévéloppement de la région»
02.10.2021
D’origine jurassienne, Gwenael Hannema voyageait a travers le monde pour ses études et son travail. Aujourd'hui, il est à nouveau installé dans le canton du Jura et, à 33 ans, est le directeur de la startup medtech InnoSpina qui développe de nouveaux implants et instruments chirurgicaux pour simplifier la chirurgie de la colonne vertébrale. Dans la dernière édition de notre podcast, Gwenael Hannema aborde divers sujets intéressants.
«En général dans le domaine medtech, particulièrement quand vous developpez des produits implantables, c’est un parcours qui est extremement long et semé d’embûches», déclare Gwenael Hannema dans le Podcast de Basel Area Business & Innovation . Néanmoins, InnoSpina a déjà franchi quelques étapes importantes. Fondée en 2017 par Gwenael Hannema et ses associés Nicole Beuchat et Jacques Samani, InnoSpina est aujourd’hui un phare du secteur medtech en pleine ascension dans le Canton du Jura.
Actuellement, Innospina est l’un des dix membres de la Swiss National Medtech Team. Lors d’un roadshow aux États-Unis, les jeunes entreprises auront l’occasion de rencontrer des investisseurs internationaux et des leaders du secteur. Hannema place de grands espoirs dans ce voyage, mais est également prêt à revenir déçu: «Ça fait partie du voyage entrepreneurial. On ne peut pas prévoir l’avenir. Il faut tenter, si on n’essaye pas, on neu peut pas savoir si ça va être un succès ou pas.»
En outre, dans le podcast, Hannema répond à ces questions : Pourquoi a-t-il choisi le site Jura du Switzerland Innovation Park Basel Area comme lieu d’implantation d’InnoSpina ? Pourquoi est-il important pour InnoSpina de travailler avec des partenaires locaux dans le Jura ? Y a-t-il eu un moment précis où il a réalisé qu’il voulait être entrepreneur ? Quelles leçons a-t-il tiré de l’échec de la première startup qu’il a fondée ? Et enfin, mais pas de moindre : Son rêve secret était-il de devenir un athlète professionnel ?
Transcription du podcast – ” Je voulais contribuer au développement du secteur medtech dans la région”
Gwenael Hannema est allé à l’école à Thonon-les-Bains, au bord du lac Léman en France. Il est ensuite passé du côté Suisse pour étudier à l’école polytechnique fédérale de Lausanne EPFL ou il a fait son master en ingénierie mécanique. A partir de 2014 il a participé comme ingénieur de recherche développement à EPFL à de grands projets européens multidisciplinaires et il était co-fondateur d’une start-up à Lausanne. Après 4 ans travaillant comme scientifique de recherche au laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche, EMPA, il a cofondé sa 2e start-up, maintenant ici dans le canton du Jura. La start-up s’appelle InnoSpina dont nous parlerons en détail plus tard.
Je n’ai pas encore mentionné que vous êtes membre d’une équipe nationale, à savoir de l’équipe nationale Suisse de medtech. Comment s’est il passé, qu’InnoSpina est devenu membre de cette équipe nationale ?
Oui, vous avez raison, donc Venturelab organise chaque année, une sélection intensive. Donc 10 start-up sont sélectionnés par un jury d’experts et d’investisseurs pour faire partie donc de ce Suisse national medtech team. Il y avait à peu près septante candidats et InnoSpina a été sélectionné et sauf erreur, c’est la première fois qu’une start-up medtech jurassienne, participe à ce prestigieux programme.
Vous avez dit que cette équipe nationale tient 10 membres, dont 9 sont de Zurich ou de Lausanne. Seulement InnoSpina est d’une autre région, qu’est-ce que ça nous dit du paysage medtech Suisse ?
La concentration des start-up medtech aujourd’hui est principalement sur les grands pôles, donc Lausanne, Zurich, aussi Genève et Bâle pour tout ce qui est life science. C’est vrai que ces grands pôles sont souvent couplés soit à des EPFs soit à des universités ou aussi à des hôpitaux universitaires ou des grandes industries dans le secteur medtech. Mais certains cantons, comme le Jura, peuvent aussi s’appuyer sur d’autres atouts pour développer leur diversification, notamment dans le dans le secteur médical.
Alors le Jura grandit?
Oui. C’est une stratégie que le canton a choisi d’opter depuis plusieurs années en diversification. Et puis je pense que ils mettent vraiment l’accent pour le développement futur dans le domaine du medtech.
En automne, l’équipe nationale sera aux États-Unis pour un road show à Boston. Vous aurez l’occasion de rencontrer des investisseurs internationaux et des leaders de l’industrie. Quelles sont vos attentes spécifiques pour ce voyage ?
Oui, donc les États-Unis c’est le principal marché pour notre premier produit médical. Donc c’est un implant qu’on appelle implant fusion. C’est vrai que le programme Venture Leaders accélérera le développement de notre entreprise grâce à la mise en pratique de key topics, mais aussi de mieux comprendre l’écosystème américain, donc des dispositifs médicaux et aussi afin d’affiner notre stratégie. Donc, ce sera une occasion fantastique, pour InnoSpina de présenter son produit à des investisseurs américains de haut rang. On veut aussi de notre prochain round investissement. Et en plus, on pourra obtenir des feedback supplémentaire et avoir des contacts avec des leaders d’opinion dans l’industrie des soins de la colonne vertébrale qui pourront potentiellement rejoindre notre medical advisory board.
Quel serait le plus grand succès que vous puissiez imaginer aux États-Unis ?
Aux États-Unis, c’est de sécuriser des financements avec des investisseurs et d’avoir au moins 3 key opinion leaders qui veulent rejoindre notre advisory board. Ce serait fantastique.
Mais êtes-vous également préparé au fait que vous pourriez revenir déçu ?
Tout à fait, oui. Ça fait partie du entrepreneurial journey, on va dire. On peut pas prévoir l’avenir, mais il faut tenter, si on n’essaye pas, on peut pas savoir ou est ce que ça va aboutir. Ça va être un succès ou un échec duquel on pourra apprendre.
Parlons maintenant de votre start-up InnoSpina. Vous êtes le directeur et vous essayez avec votre équipe de simplifier la chirurgie de la colonne vertébrale. Racontez-nous, qu’est-ce que vous développez exactement ?
Chez InnoSpina, on conçoit et on développe des nouveaux implants et du matériel chirurgical qui permet donc aux chirurgiens de traiter les maux de dos chroniques en moins de 30 Min. Et au fait, la technologie, qu’on développe, elle garantit au fait un positionnement précis et sûr de l’implant, ce qui simplifié drastiquement l’acte chirurgical et réduit aussi considérablement la durée de de l’opération. Les avantages principaux, c’est qu’on pourrait les mettre de manière percutanée, donc ça veut dire juste avec une petite incision sous la peau en ambulatoire. Donc le patient peut venir le matin, avoir une chirurgie de 30 Min et repartir la même journée au lieu de séjourner plusieurs jours à l’hôpital.
Ou êtes-vous maintenant ? Actuellement, quelles sont les étapes que vous avez déjà franchi ?
Actuellement, nous sommes en finalisation de la phase R et D pour notre premier produit, donc l’implant fusion. Ainsi que le matériel d’implantation. Et nous avons commencé les démarches régulatoire aussi accompagné par un partenaire expérimenté local.
Y a-t-il des problèmes auxquels vous êtes actuellement confrontée ?
Peut être en général dans le domaine medtech, particulièrement quand vous développez des produits implantables, c’est un parcours qui est extrêmement long et est semé d’embuches. Donc, pour citer par exemple un des problèmes, c’est vraiment tout ce qui est régulation et tests cliniques qui sont une étape obligatoire, mais nécessite aussi d’énormes ressources non seulement financière, mais aussi en temps. Aussi dans le domaine du spine, de la colonne vertébrale, il y a à peu près 5, 6 grands acteurs qui se partagent nonante pourcent du marché. Donc c’est très compliqué de rivaliser, de se faire une place même si on développe des produits innovants qui répondent à un besoin spécifique des chirurgiens.
Mais il n’y avait pas un revers qui vous a fait penser d’abandonner ?
Il y a souvent des revers qui mettent en doute notre progrès. Et puis qui nous font nous questionner. Par exemple, quand vous allez faire des tests, nous, on fait des tests sur spécimen, donc sur cadavre pour pouvoir vérifier les méthodes d’implantation. Et puis là vous pouvez voir des fois il y a le matériel qui ne fonctionne pas comme on voulait. Vous avez positionné un peu mal l’implant parce que votre technique n’est pas parfaite. C’est des setbacks, mais qui servent de tremplin pour se questionner et puis continuer à progresser dans l’avenir. On sait que c’est un parcours qui n’est pas évident, qui aura beaucoup de questionnements et de doutes par laquelle passent beaucoup de start-up, mais c’est aussi ça qui fait que, bon il faut persévérer au quotidien.
Mais jusqu’à maintenant, vous avez toujours trouvé une solution ?
Pour l’instant oui. On a fait des compromis avec entre des solutions quand on peut pas tout avoir donc des fois il faut faire des compromis. Donc, il y a certaines points qu’on a dû abandonner en cours de route, pour privilégier d’autres aspects qui étaient plus importants.
Il y a beaucoup de patients qui tiennent de grands espoirs en votre innovation, alors il y a aussi une pression d’attente sur vous. Comment faites-vous face à cela ?
Vous avez raison de la part des patients et aussi des chirurgiens qui cherchent des nouvelles solutions pour proposer à leurs patients. Il faut savoir à l’heure actuelle qui a plus de 1,6 millions de personnes qui doivent avoir une chirurgie chaque année dans le monde au niveau du dos. Il y en a beaucoup qui hésitent de traiter leur mal de dos au niveau chirurgical parce que c’est quelque chose qui est encore invasif ou qui leur fait peur. Donc il y a une grande attente vis-à-vis de ça et puis nous notre objectif c’est de pouvoir répondre avec des solutions innovantes à ce besoin qui vient à la fois des chirurgiens et aussi des patients.
Mais ça pèse lourd cette cette attente ?
Moi, je le vois plus comme motivation en fait, pour résoudre un problème vis-à-vis des patients.
Vous avez étudié et travaillé beaucoup d’années à Lausanne ou il y a des grandes universités, de nombreuses start-ups medtech. Pourquoi n’avez vous pas choisi Lausanne mais le Jura pour installer votre start-up ?
On sait que le bassin jurassien est reconnu pour ses secteurs, donc de haute précision et les compétences dans le domaine microtechniques et mécanique. Et c’est vrai que depuis plusieurs années, le canton a adopté une très bonne stratégie de diversification, en encourageant l’innovation et en créant des nouvelles opportunités pour les start-up. Notamment dans le domaine medtech et puis aussi comme jurassien d’origine, je voulais contribuer un peu à mon niveau au développement du secteur medtech dans la région.
InnoSpina développe des nouveaux implants et des nouveaux instruments pour les chirurgiens et ces 2 choses sont produits par des entreprises jurassiennes, par 3D précision à Delémont et par Pibor ISO à Glovelier. Est-ce que c’est important pour vous de travailler avec des partenaires locaux ?
Oui, tout à fait, donc ça s’inscrit dans la philosophie de développement d’InnoSpina. Donc, on travaille avec les 2 partenaires que vous avez mentionnés et aussi un 3e partenaire local pour nous accompagner au niveau de la régulation. Donc aussi du développement clinique et pour nous c’est vraiment important donc de de s’appuyer sur les compétences locales pour développer aussi après un pôle de compétences régionales dans le secteur medtech.
Mais pourquoi exactement, c’est important ?
On voit qu’il y a plein de petits acteurs au fait qui travaillent déjà dans le domaine medtech. Enfin, c’est mon opinion mais il faudrait avoir un centre qui catalyse, un peut tout le savoir-faire et les efforts ici, aussi au Switzerland Innovation Park pour développer, faire germer des nouveaux projets et des nouvelles entreprises dans le futur. Donc c’est vraiment un développement, une diversification des compétences régionales avec l’accent sur le secteur medtech.
Comment décrivez-vous les écosystèmes pour le secteur des technologies médical dans le Jura ?
C’est vrai, comme j’avais mentionné avant, il y a certaines entreprises qui commencent à se diversifier dans le domaine médical. Par exemple Pibor a eu la volonté de mettre l’accent sur ce secteur médical en se faisant certifier pour cette année. Et c’est vrai qu’il y a plusieurs acteurs locaux. On peut aussi citer par exemple Bien-Air surgery a Bienne mais qui a aussi des bureaux dans Le Noirmont. Il y a déjà beaucoup d’acteurs qui travaillent dans le domaine medtech. Il n’y a pas encore assez, selon moi, d’entreprises qui s’appuient sur ses compétences régionales pour développer des nouveaux produits.
Est ce que vous attendez que le canton fait plus pour promouvoir cet écosystème ?
Le canton avait déjà commencé, comme je l’avais mentionné, une stratégie de diversification, le fait que les 3 cantons se soit mis ensemble au sein du Switzerland Innovation Park, de faire une antenne ici à Courroux avec l’accent sur le medtech. Je pense que c’est une volonté forte. Le canton du Jura est aussi un des seuls cantons a avoir mis en place un new innovative enterprise label, qui permet donc d’avoir accès à des soutiens, qui sont pilotés par la promotion économique. Et je pense que s’ils mettent encore l’effort et l’accent par exemple avec un accélérateur medtech, on permettrait aux start-ups et aux acteurs dans le medtech de venir et de partager leur expérience. Je pense, ça pourrait être un très grand plus pour développer ce secteur là dans le Jura.
Vous avez mentionné le statut de nouvelles entreprises innovantes du canton. Ca signifie que vous recevez une aide du canton. En quoi consiste cette aide concrètement ?
InnoSpina a obtenu le label: nouvelles entreprises innovantes en 2018. Donc ça, ça permet d’avoir des aides au niveau de la promotion économique pour le soutien de projet ou, par exemple ici à la prise de locaux du Switzerland Innovation Park. Il y a d’autres mesures d’aide, par exemple, si on a un projet Innosuisse, il y a une information détaillée. Vous pouvez trouver la brochure sur le site du canton et donc ça, nous permet aussi d’avancer les développements à haut niveau.
Vous êtes entrepreneur depuis 4 ans maintenant, quel a été le moment ou vous avez réalisé que ça c’est la profession que vous aimez ?
Depuis que je suis petit, j’ai toujours aimé créer, inventer des choses. J’avais étudié à l’EPFL pour me donner des outils additionnels au fait dans mon tool box pour essayer d’aller dans cette direction-là. Puis c’est vrai que j’avais aussi hésité avec des études de médecine et une spécialisation en chirurgie à l’époque. Mais je suis content que maintenant ma start-up, elle permet de joindre au fait ces 2 passions. Et pour être tombé dedans, j’ai toujours voulu avoir quelque chose que j’ai créé de mes propres mains en fait.
C’était une volonté qui m’animait depuis de nombreuses années. Et puis j’ai, je me suis lancé avec une première start-up qui n’a pas marché, pour peut-être donner quelques détails après. Mais j’ai beaucoup appris. C’est ce processus d’apprentissage et aussi d’inconnu, d’une certaine manière, qui me fait avancer et qui me motive tous les jours.
Oui, c’était 3D Dynamics que vous avez cofondé en 2014 à Lausanne, votre première start-up, qu’est-il arrivé?
Après avoir terminé les études à l’EPFL et puis avoir travaillé aussi comme assistant de recherche, donc cofondé 3D dynamique avec un ami. On s’est lancé au fait dans cette inconnue entrepreneuriale, parce qu’on savait pas grand-chose et en fait. On est parti d’un constat, c’est que la simulation numérique et puis la liberté de design qui est offert par le 3D printing, l’impression 3D. Nous avons décidé de combiner ces 2 domaines pour créer une start-up qui donne vie aux idées complexes des clients et qui développait aussi ses propres produits. Et plusieurs choses, on fait que ça n’avait pas marché.
Un des exemples que je peux donner, donc on avait développé un vélo hybride qui s’appelait carboneum, donc il y avait des parties de la jonction en fait du frame, du cadre qui était fait en titane avec une structure alvéolée donc qui est très légère et puis les barres de jonction en carbone. Puis on avait commencé à rédiger les brevets, on a essayé un premier prototype, mais on n’avait pas assez réussi à intéresser suffisamment d’investisseurs. Et puis aussi notre business model était pas bon. Mais ce qui est intéressant, c’est que vraiment les idées elles sont universelles et puis donc nous, après avoir abandonné ca, on a vu 3 ans après que ce concept a été repris par une entreprise anglaise. Avoir l’idée c’est la partie facile. Après, il faut beaucoup d’investisseurs et d’experts. La différence, c’est vraiment l’exécution pour amener un produit d’un concept jusqu’à sur le marché et ça présente vraiment nonante pourcents de la création de valeur d’une entreprise. Donc il y a peut être des choses qu’on n’avait pas réussi à faire avant. On a dû apprendre beaucoup de choses et si je peux faire un parallèle, aussi avec l’aviation, c’est comme quand vous entrez dans un cockpit d’avion, donc vous mettez le contact, vous allumez votre moteur, ça c’est une chose. Après, il faut aller le long du taxiway. Il faut vous aligner sur la piste de décollage, il faut décoller et ensuite vous devez suivre un cap et il y aura toujours des turbulences. Il faut réussir à maîtriser les turbulences et puis à arriver à destination.
Mais dans votre opinion, vous pensez que vous avez échoué?
J’aime pas la connotation un peu négative de failure. Beaucoup, beaucoup de personnes ont du mal à dire oui, j’ai échoué. Moi, au contraire, je pense que c’est quelque chose ou on apprend toujours, alors que ce soit des erreurs ou des apprentissages. Donc j’essaie toujours de tirer des leçons en fait de ce qui s’est passé. Je le vois plus comme épreuve positive au fait, pour ne pas répéter ces mêmes erreurs dans le futur. C’est un processus d’apprentissage pour moi.
Alors qu’est ce que vous avez appris quand vous avez fondé InnoSpina, qu’est-ce que vous avez fait différent ?
Premièrement, pour ce qui est maintenant brevet, on s’est entouré d’un cabinet spécialisé au lieu d’essayer d’écrire nous une grande partie du brevet. Et aussi tout ce qui est au niveau gestion, contrat, contrat avec des autres partenaires, des autres entreprises, quand on aborde des investisseurs, des choses basiques. Comme faire signe un NDA dans certains cas, quand on veut faire un projet de collaboration. Il y a plein d’aspects que je pourrais pas toujours résumer, mais et même maintenant, si je devais recommencer une autre start-up, je ferai les choses différemment. Donc on discute souvent avec d’autres fondateurs, à l’EPFL et à Zurich.
Une chose par exemple, qu’on pense pas forcément en tant que fondateur, c’est tout ce qui est shared distribution. Enfin, distribution des actions dans l’entreprise. On a meilleur temps de le faire échelonnée dans le temps pour que chaque shareholders et employés soient motivés aussi et contribue proactivement dans le temps. Et il y a beaucoup d’autres détails qu’on apprend avec l’échange d’autre fondateurs ou d’experts dans le start-up. Puis c’est vrai qu’en Suisse, on a un vrai écosystème. Il y a des coachs Innosuisse, il y a des mentors Basel Area Business & Innovation, qui nous apprennent de leurs erreurs passées. Et puis ça nous permet d’accélérer et puis d’apprendre plus rapidement.
Comment Innospina est actuellement financée maintenant ?
Actuellement, on a sécurisé des fonds non dilutifs. La prochaine étape c’est de faire notre seed round l’année prochaine, qui aura lieu au milieu de l’année prochaine pour renforcer l’équipe R&D, préparer tout ce qui est validation et test clinique et aussi avoir notre certification médicale.
Quand vous parlez de seed round, vous parlez de combien d’argent ?
Entre 1 et 1,5 million.
Donc pas 10 ou 100 millions?
Non, ça sera la Serie A. Donc c’est la prochaine étape. Là on aura vraiment besoin de financement beaucoup plus important pour vraiment démarrer les tests cliniques. Donc les clinical trials on human, donc sur les personnes aux États-Unis et en Europe, ou là c’est beaucoup de patients, à peu près 200, 300 patients qui sont nécessaires, avec des suivis qui peuvent durer jusqu’à 3, 4 ans.
Et ça pourrait être quand ?
On développe 2 produits, l’implant fusion et un autre implant dans le cadre Innosuisse. L’implant fusion, lui, nécessitera des tests cliniques longue. Et ça, on pourra commencer idéalement en 2024.
Êtes-vous confiant que vous y parviendrez avec le seed round ?
Confiant, oui, maintenant on peut pas prévoir. Il y a toujours des inconnus le long de la route. Mais oui, je suis confiant qu’on arrivera à aller de l’avant.
InnoSpina est basé dans le site Jura du Switzerland Innovation Park Basel Area ou on trouve aussi d’autres start-up. Pourquoi avez-vous choisi ce siège ?
Donc le site Jura du Switzerland Innovation Park Basel Area fait aussi partie du réseau national des parcs d’innovation Suisse, auquel j’entretiens beaucoup d’échange avec ceux à Lausanne et à Zurich notamment ou j’ai travaillé. Puis le fait de nous implanter ici a été motivé par plusieurs facteurs dont notamment la volonté des 3 cantons de se mettre ensemble. Et puis de dédier une antenne vraiment pour la promotion dans le domaine de la santé et des technologies médicales. Et aussi les mesures de soutien de la promotion économique qui nous ont permis de démarrer le projet.
Comment vous décrivez l’atmosphère dans le parc:
Pour l’instant je trouve qu’il y a pas encore assez de start-ups. Il nous faudrait plus de start-ups. Et puis cette période COVID était un peu plus compliquée de fait de ne pas avoir cette interaction au niveau du café ou on peut échanger des idées avec d’autres start-ups qui fait vraiment l’âme d’un parc d’innovation. Ou on échange des idées, des expériences avec d’autres start-upers, c’est peut être ça qui a qui manque actuellement. Mais je suis sûr que le retour à la normale sera bénéfique pour tout le monde.
Le site Jura est un de quatre sites du Switzerland Innovation Park Basel Area. Il existe aussi le site sur le Campus Novartis. Y a-t-il un échange entre les start-up des différents sites ?
Oui, alors j’étais dans l’accélérateur Day One ou il y a beaucoup de start-up qui sont aussi sur Bâle. Et puis on échange encore régulièrement, malgré la fin du programme, entre start-ups, des échanges entre investisseurs, partie régulatoires ou dans le domaine medtech en général. Donc oui, il y a déjà échanges. Et puis comme Frank Kumli avait dit, le directeur de l’innovation et l’entreprenariat de Basel Area, il y a besoin d’avoir une diversité de parc parce que chaque parc puise dans ses richesses régionales. Et puis les interactions entre les parcs sont aussi très importantes.
Vous l’avez dit, vous avez participé au DayOne Accelerator. Comment avez-vous bénéficié de cette participation ?
Là, on a eu vraiment de la chance. Le programme avait commencé en janvier, donc on venait d’emménager en décembre 2020 et en janvier, on a pu commencer. Donc l’accélérateur Day One, c’est un accélérateur qui est principalement orientée sur la santé digitale, donc on était un peu un outsider avec les medical device. J’ai eu énormément de chance, j’ai beaucoup appris quant à la stratégie de mise sur le marché, la planification régulatoire. Il y a eu des conseils de nombreux experts et on a aussi eu la visibilité et l’accès à un immense réseau de Basel Area et je suis très reconnaissant. Cela a vraiment boosté le développement de InnoSpina.
Est-ce que vous recommandez aux startups de participer a des accélérateurs ?
Moi je pense que oui, c’est très bénéfique. Après, il faut peut-être pas se perdre en étant toujours dans des accélérateurs. Mais il nous faut des bases en tant qu’entrepreneur, surtout dans le domaine médical. Il y a tellement d’aspects que ce soit IP, stratégie régulatoire, go-to market, comment contact les cliniques, comment on sécurise des lettres d’intention, comment on sécurise des investisseurs. Il y a plein d’aspects au fait auquel il faut penser initialement, ou on n’a pas les outils au début et je pense que le fait d’être dans un accélérateur, surtout celui de DayOne, échelonnés sur 6 mois avec un format de une demi-journée par semaine, c’est vraiment très bénéfique. On aborde vraiment en profondeur certains domaines auxquels on n’a pas connaissance et on échange avec d’autres start-ups. Donc je recommande vraiment à tout fondateur de se lancer et de rechercher des accélérateurs, parce que c’est vraiment bénéfique.
Pour terminer, j’aimerais poser quelques questions personnelles. Il y a quelques semaines, vous êtes devenu papa pour la première fois. Ca a fait quoi avec vous ?
Oui, c’est juste. C’est une immense joie. Je pense que chaque parent découvre ce bonheur de devenir père ou mère. Et c’est vrai qu’on doit s’adapter encore à certaines situations, à l’inconnu ou dans la nuit. On peut pas toujours tout prévoir mais ça fait partie des belles expériences de la vie selon moi.
Ça affecté votre travail ?
Peut être d’une certaine manière, à être plus précis et définir de manière stricte des plages horaires auxquels je travaille pour avoir aussi du temps pour passer avec ma famille et d’être plus productif dans un temps, plus réduit, on va dire comme ça.
En 2007, vous avez participé aux championnats de France d’athlétisme dans la discipline du 400 metres et votre souhait secret était-il de devenir un athlète professionnel ?
Alors à l’époque, j’avais fait depuis un an de l’athlétisme, j’avais donc plus participé au championnat de France. C’est vrai que j’avais hésité un moment à faire une pause en me disant pendant 2 ans, j’ai envie de essayer peut-être qu’est-ce que ça pourrait être d’aller dans cette voie-là, haut niveau athlètes. Mon entraîneur me disait que je pouvais peut-être aller au niveau européen, mais pas plus haut. Puis finalement, j’ai mis le doigt dans le grainage de la mécanique, des études de la mécanique, qui m’ont aussi très bien plu.
Mais c’est vrai que on a toujours cette question de: Et si j’avais essayé peut-être plus en profondeur cet aspect-là, qu’est ce qui serait devenu ? Donc je me suis dit maintenant pour dans la vie en général ca serait bien de tenter, quitte à avoir un échec. Moi je le vois positivement. Mais au moins d’avoir une réponse à sa question “qu’est-ce qui se passe, si j’avais” et pas d’en voir de “si”, mais en tout cas d’avoir des certitudes, puis de continuer d’avancer dans la vie.
Dans quelle position avez-vous terminé la course ?
Je crois que c’était 37e, ça aurait pu faire un podium à l’échelle Suisse. Mais en France, le niveau est plus relevé, on va dire.
Vous avez la licence de pilote, qu’est ce qui vous fascine dans l’aviation ?
L’aviation, pour moi, c’est vraiment la liberté de pouvoir aller dans n’importe quelle direction. D’être près des éléments et au fait d’être maître de la trajectoire. Si on veut, on n’est pas cantonné à la route. Par exemple, au 2 dimensions, on va dire, on a vraiment la liberté d’évoluer dans n’importe quelle direction, de voir des paysages dans différents points de vue, d’un différent angle. Et puis ça nous permet de voir la beauté des paysages d’un autre angle.
L’indépendance est quelque chose d’important pour vous ?
La liberté, j’ai envie de dire oui. Liberté, indépendance, c’est quelque chose d’important. Et puis en tant que pilote, on doit aussi s’adapter aux conditions météorologiques qui peuvent changer, ou quand on a des pannes moteur et qu’on doit atterrir d’urgence dans des champs comme exercice, c’est quelque chose. L’adaptabilité, qui est quelque chose que je cultive, oui.
Vous aimez aussi les randonnées en montagne ? À quoi pensez-vous le plus lorsque vous êtes en randonnée ?
Justement, je pense à rien du tout. J’arrive à vider ma tête et puis mon esprit et simplement admirer la beauté de la nature.
Dans une interview, vous avez dit “nous devons poursuivre nos rêves quels qu’ils soient” Quel est votre rêve ?
Mon rêve, c’est d’arrivér à un succès au niveau d’InnoSpina pour ensuite partir en Amérique du Sud et aider au développement dans ce pays-là.
Dans quel pays ?
En général, que ce soit Brésil, Chili ou ou Argentine.
Donc vous voulez quitter la Suisse ?
J’aimerais avoir un impact aussi dans un autre continent et puis aider des personnes qui sont aussi dans le besoin, dans d’autres pays.
Merci beaucoup pour l’interview. Je voudrais signaler qu’il existe également une version anglaise de cette interview, vous la trouvez lorsque vous vous abonnez au Basel Area Business & Innovation podcast sur votre plateforme préférée, par exemple Spotify, Apple Podcast, Deezer ou Google, et vous pouvez bien sûr aussi trouver le podcast sur notre site web